Publié le par CHRISTIAN DEVILLE-CAVELLIN
Ce lundi 17 novembre, ils étaient une cinquantaine, réunis salle Baudin à la Maison des associations, prêts à remonter le fil du temps. Les membres des deux associations de cyclotourisme avaient tenu à se retrouver pour partager une véritable plongée dans l'histoire.
Dès les premières images, la salle s'est transformée en capsule temporelle. «La machine nous ramena promptement 88 ans auparavant, en 1937, au tout début de la création du club des Cyclotouristes Albertvillois », raconte Dominique Bernard, président des CTA.
Sur l'écran, une série de photographies patiemment préservées par Pierre-André Sonzogno surgissent du passé. Elles proviennent de l'album de sa maman, l'une des toutes premières adhérentes du club. Instantanément, surgissent les visages des pionniers, les fondateurs, les cyclistes d'autrefois posant fièrement lors de sorties sur les routes, les pistes et même les sentiers de montagne de Savoie. Un témoignage rare, presque fragile, d'un enthousiasme que la guerre viendra malheureusement interrompre. La "machine" poursuit son voyage et s'arrête ensuite en 1951. Cette fois, c'est un film muet en noir et blanc, tourné par Raymond Bertrand, qui dévoile une Savoie d'après- guerre encore marquée mais résolument vivante. On y découvre la première randonnée cyclotouriste de l'Iseran, images précieuses devant lesquelles se trouvait Jeanine Husson, la fille du réalisateur, venue émue redécouvrir le travail de son père. Longtemps oublié dans une cave à Grignon, ce film tourné en 11 mm a été sauvé de l'oubli par Jean-Luc Rostaing, ancien coiffeur albertvillois, membre de "Roue Libre", passionné d'histoire locale et de cyclotourisme. Un jour, il décide de le faire numériser, offrant ainsi à tous ces instants une seconde existence.
Et puisque l'histoire réserve toujours des surprises, un dernier film couleur de 1952 vient clore la soirée. Réalisé par les établissements "Villemus", il présente un engin conçu à Albertville, équipé d'un moteur Ducatti Cuccielo - un ancêtre de la mobylette qui arrache immanquablement des sourires.
Alors, était-ce mieux avant ? « La question restera en suspens», glisse Dominique Bernard. « C'était différent ... » Une différence que les membres réunis ce soir-là ont savourée, comme on savoure un héritage précieux transmis d'une génération à l'autre.
Michel Lebraut
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